lire en espagnol

Conseil #18 : Par où commencer pour lire en espagnol ?

Spread the love

Coucou les ami.e.s ! Hola amig@s ! Aujourd’hui on se retrouve pour un nouvel article de mon Défi – 30 conseils en 30 jours. Et on aborde un sujet parfois controversé… Est-il mieux de se concentrer sur l’écoute et la prononciation de la langue ? Ou bien sur la lecture et l’apprentissage de la grammaire, conjugaison, syntaxe… Lire en espagnol, oui, mais par où commencer ?

lire en espagnol

Pour répondre à la première interrogation, bien entendu comme on l’a vu dans plusieurs articles, tout est question de mesure, d’équilibre. Vous pouvez parfaitement apprendre une langue sans jamais l’écrire, les enfants en sont la preuve vivante. Mais si vous lisez, alors vous allez acquérir des compétences en compréhension ET EXPRESSION ÉCRITE… Mais pas que ! Vous allez aussi améliorer votre compréhension et votre expression orale. Un combo gagnant ! Je vous explique tout juste après !

Pourquoi lire en espagnol ?

Lire en espagnol vous permet de vous immerger totalement dans la langue, de manière plus profonde et plus spirituelle que quand vous mettez la radio chez vous ou que vous regardez votre série en espagnol. Vous êtes complètement enseveli dans une nouvelle façon de penser, de voir les choses. Une nouvelle culture, un nouveau monde s’offre à vous.

Apprendre une nouvelle langue, ce n’est pas seulement apprendre des mots différents pour désigner les mêmes choses ; c’est aussi apprendre une nouvelle façon de penser à ces choses.

FlorA Lewis

Prendre son temps : un luxe pour les débutants

Les débutants en espagnol sont comme des tout petits poussins à peine sortis de l’œuf… Ils ont besoin de temps pour courir aussi vite que leur maman ! Et pour arriver à comprendre un hispanophone natif sur une vidéo YouTube ou dans un Film sur Netflix, je vous dis pas la galère. Pourquoi est-il si difficile de comprendre les espagnols ? C’est évidemment parce que les espagnols et les hispanophones en général, PARLENT EXTRÊMEMENT VITE. Et encore, j’ai eu pendant un temps un colocataire chilien à qui je devais dire, même après 4 mois de vie commune : « Felipe, habla más despacio que no te entiendo ! ». Il parlait BEAUCOUP trop vite. Eh bien si vous êtes dans une situation similaire, vos livres de chevet doivent être en espagnol. La page facebook d’informations mondiales à laquelle vous êtes abonné aussi. En espagnol.

Quand vous lisez en espagnol, ça n’est pas comme dans une conversation : vous pouvez lire à la vitesse que vous voulez. Vous contrôlez votre vitesse –ou votre lenteur !– de lecture, et c’est tant mieux. Ça vous permet d’apprendre sans stress, dans une ambiance de relaxation. En plus, les mots espagnols et les mots français se ressemblent globalement, la grammaire et la conjugaison sont cousines germaines, voir sœurs. Vous aurez globalement assez de facilité à comprendre le contexte ou le sens global d’un paragraphe, d’une phrase.

Lire en espagnol pour apprendre « sans rien faire »

J’entends par là, avoir un apprentissage PASSIF de la langue. C’est à dire que plus vous lisez en espagnol, plus vous allez intégrer INCONSCIEMMENT, passivement, les schémas de la langue. Vous comprendrez la structure des phrases, vous utiliserez les bons mots à la bonne place dans la phrase de manière plus naturelle. Vous ne direz plus « la grande casa » mais « la casa grande ». Même pour la conjugaison et l’usage des temps en fonction du contexte, vous serez plus vif.

Un apprentissage actif

Lire en espagnol vous permet (et là je parle en particulier de la lecture de LIVRES ou de contenu sur internet) d’avoir un apprentissage à la fois passif et actif de la langue. Passif car vous allez intégrer la syntaxe des phrases (entre autres) inconsciemment, presque sans rien faire. Mais aussi actif, car vous avez la possibilité de NOTER les mots nouveaux ! Ce que vous auriez eu du mal à faire dans une conversation orale, ou que vous n’auriez probablement pas fait devant un film…

Donc lire en espagnol vous permettra d’apprendre PLUS DE VOCABULAIRE, et aussi d’asseoir le vocabulaire déjà appris ou en cours d’apprentissage. Au moment de vous exprimer à l’oral, vous aurez alors bien plus d’aisance pour parler puisque les mots viendront plus facilement, plus rapidement, plus naturellement.

Lire en espagnol pour augmenter vos capacités d’apprentissage

Comme je vous l’ai dit au début de l’article, la lecture en espagnol ne va pas seulement améliorer votre compréhension écrite. Ce sont toutes vos capacités qui vont augmenter, c’est à dire votre compréhension écrite, MAIS AUSSI votre compréhension orale, votre expression écrite et votre expression orale. Rien que ça. Attention, je ne dis pas qu’il ne faut faire que lire !

La lecture est étroitement liée aux activités d’écoute. Cela veut dire que vous devez lire ET écouter pour au moins 65 % du temps que vous passez à l’apprentissage de l’espagnol. En particulier quand vous débutez ! De cette manière, vous allez vous construire DES BASES SOLIDES pour utiliser un espagnol courant, naturel et fluide. Et du coup, vous vous sentirez mieux ! Vous aurez confiance en vous !

Lire en espagnol : c’est quand vous voulez, où vous voulez !

Le livre est un petit objet magique -bien que de plus en plus snobé par nos jeunes (ou plus très jeunes) générations- que vous pouvez emmener partout ! Vous pouvez ainsi moduler facilement le temps que vous consacrez à la lecture ! Et si vous ne voulez pas trop vous charger ou si vous partez les mains dans les poches, alors vous pouvez toujours trouver des belles lectures sur internet ! Le secret : un blog sur un sujet qui vous passionne. Écrit par un hispanophone – natif, bien sûr !

Vous l’aurez compris, lire en espagnol a de grands avantages. C’est aussi une activité avec une possibilité presque infinie de progression ! On l’a déjà dit plus tôt : faire des erreurs vous permet de progresser. Eh bien lire, c’est progresser sans vraiment faire d’erreurs : vous allez maîtriser un premier niveau de lecture, puis un deuxième, et ainsi de suite ! …Et quels sont ces niveaux de compréhension à l’écrit ?

Les niveaux de compréhension à l’écrit

On va distinguer quatre niveaux de compréhension à l’écrit :

Niveau 1 : compréhension superficielle (textes simples)

C’est quand vous lisez un texte simple et que vous en comprenez le sens global. Votre lecture est « fragmentée » puisque vous ne comprenez que quelques éléments du texte. Un texte simple ça peut être une histoire que vous connaissez déjà, un texte qui parle des éléments de tous les jours ou bien un conte pour enfants par exemple.

Niveau 2 : Compréhension par déductions et connexions (textes simples)

C’est quand vous êtes capables de comprendre le sens global d’un texte et d’en retrouver certains éléments ou conclusions qui n’y figurent pas explicitement.

Niveau 3 : Compréhension intertextuelle (textes de complexité moyenne)

Vous êtes alors capables de comprendre un texte de complexité moyenne, de faire des déductions et des conclusions à partir du texte lu. Vous pouvez aussi comparer le texte lu avec d’autres textes.

Niveau 4 : Compréhension critique (textes complexes)

Vous pouvez comprendre des textes qui ne vous sont pas du tout familiers. Vous êtes capables utiliser les informations du texte et les organiser, et vous comprenez les nuances ou les ambigüités de langages. Enfin, vous comprenez de manière détaillée et êtes capables d’évaluer le texte de manière critique.

Donc en soi, plus vous lisez, plus vous comprenez et plus vous pouvez augmenter la difficulté du texte que vous lisez. Donc… Ne commencez pas par un article de « El Mundo ».

Comment « bien » lire en espagnol

Trouver des contenus motivants. Si vous avez une passion, lisez à propos de votre passion ! Pour « bien » lire en espagnol ou dans n’importe quelle autre langue, il faut que vous soyez MO-TI-VÉ ! Vous devez être curieux, partir à la recherche des mots incompris, avoir de l’initiative, l’envie d’apprendre.

Photo de Alena Beliaeva provenant de Pexels

Pour « bien » lire en espagnol, je vous recommande la méthode suivante :

1.N’essayez pas de tout comprendre ! Dans un premier temps vous ne pourrez pas comprendre tout ce que vous lisez. Vous devrez vous concentrer sur le sens global du paragraphe ou de la phrase que vous lisez. Commencez donc par des textes courts, et essayez de déduire du contexte les mots ou les passages que vous ne comprenez pas.

2.Ayez toujours un dictionnaire avec vous. Pas pour chercher tous les mots hein, je me répète ! Mais quand vous voyez qu’un mot est clé pour la compréhension globale, alors c’est celui-là sur lequel vous devez centrer vos efforts de compréhension.

3.Lisez à voix haute. OUI ! C’est vraiment, VRAIMENT important : lisez à voix haute. Si vous êtes en public et que vous ne voulez pas lire à voix haute, essayez de lire à voix haute, DANS VOTRE TÊTE. Ça sera moins efficace mais c’est mieux que rien ! Lire à voix haute vous permettra d’améliorer votre prononciation et votre aisance à l’oral. Vous pourrez parler plus facilement et plus rapidement à terme.

Vous pouvez commencer à lire à voix haute dès aujourd’hui, même si je préfère que vous ayez quelques bases (au moins deux que je vous donnerai dans un prochain article) sur la prononciation. Mais globalement, contrairement à l’anglais ou au suédois, l’espagnol se lit comme ça s’écrit, et les lettres se prononcent pratiquement tout le temps de la même manière.

4.Suivez les niveaux de compréhension que je vous ai donnés : lisez d’abord des textes simples, puis moyennement complexes, et alors seulement vous pourrez passer à l’étape supérieure. Sinon, vous le savez, vous finirez frustré et au final vous abandonnerez… Et ça n’est certainement pas votre objectif !

5.Soulignez les parties importantes du texte, s’il le faut ayez plusieurs couleurs : une pour les mots que vous n’avez pas compris, une autre pour ce que vous pensez qui est important, etc. C’est vraiment visuel et vous permet de résumer globalement ce que vous avez compris du texte

Photo de Alena Beliaeva provenant de Pexels

Quelles ressources utiliser pour lire en espagnol ?

Commencer petit

L’idéal pour commencer c’est d’utiliser des ressources de difficulté croissante (dans les textes simples on a plusieurs niveaux de difficulté…). Essayez dans l’ordre :

  1. De courts articles de journaux ou de magazines : pas plus de 100 phrases pour commencer. C’est très court, mais ça permet déjà de tester votre compréhension. Pour vérifier si vous avez compris; vous pouvez ensuite les traduire.
  2. Articles de blog, pages Facebook. Abonnez-vous à plusieurs blogs pour varier les sujets. C’est une bonne manière de lire sur des choses qui vous intéressent VRAIMENT. Et si vous êtes abonnés aux informations, faites le sur une page en espagnol. L’avantage c’est qu’à la fin de votre lecture vous pouvez cliquer sur le bouton « traduire » : super pour avoir un feedback instantané et pouvoir mesurer votre progression !
  3. Livres et histoires pour enfants ou jeunes adultes. C’est vraiment très bien pour progresser et il en existe des très intéressantes ! Au delà des classiques « Caperucita Roja« , vous en avez une infinité et écrits en espagnol !

Lire une histoire ou un livre que vous connaissez déjà

Je vous le conseille vivement ! Certains vous diront que c’est blasphématoire de conseiller un livre qui n’est PAS à l’origine écrit en espagnol, mais… Moi je trouve ça génial ! Votre livre préféré existe FORCÉMENT en espagnol, donc pourquoi s’en priver ?

N’oubliez pas votre cahier de vocabulaire

On en a parlé dans l’article précédent sur Comment faire ses propres listes de vocabulaire : il est indispensable que vous ayez votre petit carnet ! Donc quand vous faites les courses la semaine prochaine, JE VEUX QU’IL SOIT SUR VOTRE LISTE. Lorsque vous lisez un livre, si vous mettez en application mon conseil et que vous soulignez les mots que vous ne connaissez pas, vous verrez qu’au bout d’un moment si vous les avez déjà cherché 3 ou 4 fois vous vous en rappellerez. Par contre, ceux sur lesquels vous butez et qu’au bout de la 10ème fois vous n’arrivez toujours pas à savoir ce que ce satané « DESARROLLO » veut dire ! Ceux-là, notez-les dans le carnet de vocabulaire !!!

Donc pour aujourd’hui un petit exercice pour terminer et illustrer cet article : lisez le texte et répondez aux questions

El primer libro
Gabriel García Márquez, premio Nobel de literatura, escribe su autobiografía.


Me costó mucho aprender a leer. No me parecía lógico que la letra m se llamara eme, y sin embargo con la vocal siguiente no se dijera emea sino ma. Me era imposible leer así. Por fin, cuando llegué al Montessori* la maestra no me enseñó los nombres sino los sonidos de las consonantes. Así pude leer el primer libro que encontré en un arcón polvoriento** del depósito de la casa. Estaba descosido e incompleto, pero me absorbió de un modo tan intenso que el novio de Sara° soltó al pasar una premonición aterradora: “¡Carajo!, ese niño va a ser escritor”.

Dicho por él, que vivía de escribir, me causó una gran impresión. Pasaron varios años antes de saber que el libro era Las mil y una noches. El cuento que más me gustó –uno de los más cortos y el más sencillo que he leído– siguió pareciéndome el mejor por el resto de mi vida, aunque ahora no estoy seguro de que fuera allí donde lo leí, ni nadie ha podido aclarármelo. El cuento es éste: un pescador prometió a una vecina regalarle el primer pescado que sacara si le prestaba un plomo para su atarraya °°, y cuando la mujer abrió el pescado para freírlo tenía dentro un diamante del tamaño de una almendra°*.


Gabriel García Márquez, Vivir para contarla, 2002.


* el Montessori: école où est mise en œuvre la méthode pédagogique Montessori
** un arcón polvoriento: une malle poussiéreuse
° Sara era una prima de Gabriel García Márquez
°° un plomo para su atarraya: un plomb pour son filet de pêche
°* una almendra: une amande

Répondez aux questions :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *